25 pionniers prêts à ouvrir une nouvelle voie

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Ce dimanche 12 juin, à 17h, 25 solitaires vont prendre le départ de la Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne. Si cette épreuve a déjà eu lieu en 2020, c’est bien la première fois que les marins de la classe IMOCA vont passer le cercle polaire arctique et contourner l’Islande. Ils s’attendent à disputer une compétition acharnée mais aussi à entreprendre un beau voyage.

En 2020, pour la première édition de la Vendée Arctique, les conditions météo n’avaient pas permis à la direction de course d’envoyer les concurrents autour de l’Islande. Ils avaient viré un waypoint au sud de l’île puis fait route vers les Sables-d’Olonne. Cette fois, tous les voyants sont au vert pour entreprendre ce périple, sur un parcours d’une longueur de 3 500 milles (sur la route directe).

« Le voyage qui nous attend est assez dingue »

« Je suis content qu’on puisse faire le tour de l’Islande, c’est l’essence de cette course, ce qui marque les esprits », souligne le Néo-Zélandais Conrad Colman (Imagine). « Le parcours est magique, totalement différent de ce qu’on a l’habitude de vivre. C’est satisfaisant de faire quelque chose de nouveau, d’embarquer sur une aventure inédite. On ouvre une nouvelle voie, comme des pionniers. » Même enthousiasme pour Benjamin Ferré (Monnoyeur - Duo For A Job) qui dispute sa deuxième course en IMOCA, après la Guyader Bermudes 1000 Race. « C’est hyper excitant, le voyage qui nous attend est assez dingue », dit-il. « Je ne sais pas depuis combien de temps des skippers en solitaire ne sont pas allés défricher une nouvelle route en course. Malgré l’expérience de chaque marin, ça va être une nouveauté pour tout le monde. » Louis Burton (Bureau Vallée) apprécie la complémentarité avec le Vendée Globe : « Sur le tour du monde, on part vers le grand sud. Je trouve que c’est une très bonne idée de faire la même chose pour le nord. Cette notion de voyage et de découverte me plaît beaucoup. »

Plus dur qu’une Route du Rhum

Tous les skippers interrogés pensent que la Vendée Arctique est l’épreuve la plus difficile, la plus intense inscrite au calendrier de la classe IMOCA en 2022. « Je ne ressens pas d’appréhension mais j’ai beaucoup de respect pour cette course », explique Conrad Colman. « J’entends à droite à gauche que la Vendée Arctique est plus compliquée que la Route du Rhum », raconte de son côté Benjamin Ferré. « Un marathon nous attend. Il ne faudra pas se cramer au début et ne pas faire de bêtise. En IMOCA, on n’a pas le droit de pêcher par excès de confiance, sinon la sanction est immédiate. » Point rassurant pour les marins, la météo s’annonce plutôt bonne pour la première partie de course. « On devrait arriver en Islande assez rapidement et sans danger », confirme Giancarlo Pedote (Prysmian Group). « La petite appréhension, c’est plutôt le nord de l’Islande car c’est une première. Il faudra être vigilant. »

Un terrain de jeu ouvert

Louis Burton, 3e du Vendée Globe 2020-2021, s’attend à un match accroché, ce qui n’est pas pour lui déplaire. « Je suis curieux de voir comment va se passer le contournement de l’Islande avec les accélérations, les molles, les reliefs. On est libre pour contourner l’île, on peut imaginer aller dans les baies, ça me plaît bien, même si ça peut être un peu stressant », ajoute-t-il. Yann Chateau, directeur de course adjoint, précise cette notion de liberté : « Une porte a été positionnée à la hauteur du point le plus oriental de l’Islande, au niveau de la petite île appelée Hvalbakur. En dehors de cette porte, il n’y aura aucune contrainte, il faudra juste laisser l’Islande à bâbord. La trajectoire sera très ouverte. C’est la marque de fabrique de Francis Le Goff (le directeur de course, NDR) qui aime laisser le jeu le plus ouvert possible pour les marins. Cette partie de la course autour de l’Islande sera passionnante à suivre. »