Expo photo sur l'Arctique : "un voyage en soi"

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Vingt clichés du photographe et explorateur Florian Ledoux (32 ans) sont à découvrir au village de la Vendée Arctique - Les Sables d’Olonne, face aux pontons. Une immersion dans l’écosystème de l’Arctique et une façon, aussi, de souligner, l’impact du réchauffement climatique. Florian Ledoux raconte.

Sa passion. « Je suis un passionné des régions polaires. M’y rendre, c’est un aspect presque vital pour moi. Cela a débuté avec mes parents lorsqu’ils m’ont emmené à 10 ans en Laponie. J’apprécie ces régions qui sont vierges et qui sont loin du monde des hommes. »

Florian Ledoux

« Une invitation à la fraîcheur »

L’exposition. « Nous avons fait une sélection en accord avec le comité organisateur. Mes photos gravitent autour de l’Arctique, après avoir passé la ligne du cercle polaire. Certaines ont été réalisées lors du documentaire diffusé ensuite sur Disney+, "Polar Bear". J’ai eu la chance de m’y rendre en été, en hiver et dans différents endroits de l’Arctique, que ce soit au Canada ou au Groenland. Avec la chaleur du moment, c’est une invitation à la fraîcheur, au sauvage et à la beauté de l’Arctique. C’est un voyage en soi ! »

La photo. « S’il y avait un cliché de l’exposition à retenir plus qu’un autre, c’est celle prise en drone, en 2017, d’un ours qui traverse la glace. Il forme un pont entre deux morceaux de glace et face à lui, il y a une piscine d’eau turquoise qui est visible entre les glaces. »

Le réchauffement climatique. « Il y a beaucoup d’incertitude sur le climat là-bas. On perçoit qu’il est plus instable, que les changements sont nombreux. Et comme en ce moment en France, il y a des pics de chaleurs. En mars, il y a eu de la pluie pendant deux jours, il faisait plus de 2°C et la banquise fondait. La glace est moins épaisse donc le paysage est encore plus soumis aux tempêtes et au mauvais temps. »

Florian Ledoux

« En Arctique, on entend battre son cœur »

Un sentiment unique. « Là-bas, on a la sensation d’être très petit au milieu d’une immensité. C’est parfois très éprouvant : on passe 12 heures, parfois par -40°C à observer la nature. Ce qui est saisissant, c’est le calme. Même dans les Alpes, il y a toujours un bruit de fond, une vallée qui raisonne. En Arctique, on entend battre son cœur. La neige isole tout au point qu’on peut même entendre, lorsqu’on se rapproche d’eux, la respiration des ours. »

Les ours polaires. « Se rapprocher d’eux, c’est une sensation unique. On a des frissons sur tout le corps. Ce sont des bêtes majestueuses. D’un côté, il y a ce côté prédateur, leur puissance, leur force et leur capacité de tuer un humain ou un phoque d’un coup de patte. Mais de l’autre, ils peuvent faire preuve d’une grande délicatesse et de tendresse. À leur naissance, ils ne font que 500 grammes et les femelles les manient avec une grande délicatesse alors que leurs griffes font la taille d’un doigt humain ! Les ours savent utiliser leur force et leur sagesse. Et ce sont des animaux très gracieux, très élégants dans leur façon de se déplacer. »

Le parallèle explorateur / marin de la Vendée Arctique - Les Sables d’Olonne. « Dans les deux cas, il s’agit d’une aventure à risque. Moi je ne suis pas seul lorsqu’on part en expédition, nous sommes au moins deux afin de se protéger d’une éventuelle attaque des ours. Mais c’est aussi un challenge sportif, même s’il n’y a pas de challenge en matière de résultat. Et puis, comme pour les skippers IMOCA, il faut de la résistance, de l’endurance dans la capacité de rester dans le froid et de repousser les limites de son corps. »