La belle histoire de Denis et Szabi

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Emprunt à des soucis techniques importants dont un problème de safran, Denis Van Weynbergh (Laboratoires de Biarritz) - contraint à l’abandon - est toujours en Islande. À la recherche d’un marin pour l’accompagner sur son convoyage retour, il a sollicité son voisin de ponton, Szabolcs Weöres, le skipper hongrois ayant lui aussi abandonné la course, qui n’a pas hésité une seconde à le rejoindre. Récit de cette belle rencontre sablaise. 

Le 18 juin en soirée, le message parvient à la direction de course : le skipper Denis Van Weynbergh (Laboratoires de Biarritz) décide d’abandonner la course, à seulement une vingtaine de milles de l’arrivée. Une décision survenue à la suite de nombreuses avaries, dont la plus importante : un safran endommagé. Le skipper belge décide alors de rejoindre un fjord dans l’est de l’île pour se mettre à l’abri, tenter de trouver des solutions. Suite à une collision avec un Ofni, son étrave est très largement endommagée. Par sécurité, il faut plonger pour vérifier la quille. Il se tourne alors vers le club de plongée où il rencontre Samuel, le directeur du club. "Il s’est donné corps et âme, c’est mon sauveur ! Il m’a trouvé un appartement, prêté une voiture. Son aide a été extrêmement précieuse" raconte Denis, non sans émotion. Les plongées apportent une bonne nouvelle : la quille est intacte.

Rapidement, une problématique se pose : le safran n’est pas réparable, il faut en faire livrer un en Islande. Les messages fusent dans le Whatsapp de l’IMOCA pour trouver des solutions. Plusieurs pistes sont évoquées, elles mèneront finalement Denis à faire venir le safran par avion, dans un bagage en soute. Il devrait arriver dans la journée ce samedi. Et devinez qui a organisé la logistique pour faire venir le safran en camion de Reykjavik au bateau ? Samuel, le plongeur islandais ! 

Une fois le safran en cours d’acheminement, il faut penser à ramener le bateau aux Sables d’Olonne. Naturellement, le skipper belge pense à son voisin de ponton, Szabi, lui aussi contraint à l’abandon sur cette Vendée Arctique pour l’accompagner sur ce convoyage retour. Aux Sables d’Olonne, les deux petites équipes, constituées de proches et de bénévoles, s’étaient beaucoup entraidées avant le départ. "Toutes les personnes de mon équipe travaillent ces jours-ci. J’ai tout de suite pensé à Szabi. Je l’ai appelé à 15h et à 17h il avait pris son billet d’avion ! C’est juste génial" déclare Denis. Et le skipper hongrois n’a pas hésité : "C’était une super opportunité de venir en Islande. J’ai de très bonnes relations avec l’équipe de Denis. Je ne me suis vraiment pas posé de question quand il m’a demandé si je voulais venir l’aider." Une belle démonstration de solidarité entre marins. 

Hier après-midi, les deux compères ont traversé l’Islande de bout en bout avant de rejoindre l’IMOCA Laboratoires de Biarritz. "Je suis allé chercher Szabi à l’aéroport de Reykjavik, qui se trouve à 9h de voiture" raconte Denis, enthousiaste à l'idée de partager cette aventure avec son acolyte hongrois. Si tout se passe comme prévu, les deux marins devraient reprendre la mer mardi.