À la rencontre des marins internationaux de la Vendée Arctique

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Sur les 25 concurrents au départ de la 2e Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne, huit représentaient des nations autres que la France. Après l’abandon du Hongrois Szabolcs Weores, ils sont encore sept en course. Qui sont ces marins ? Quels sont leurs objectifs ?

Ce contingent est plus important que pour la première édition de la course qui s'est déroulée en juillet 2020, avec six marins internationaux engagés. L’intérêt des skippers non Français pour la Vendée Arctique ne cesse de croître. En effet, pour avoir une chance de s'assurer une place parmi les 40 inscrits au Vendée Globe 2024, les marins ont tout intérêt à accumuler les milles en course rapidement, notamment sur des épreuves qualificatives comme la Vendée Arctique. Qui sont les concurrents internationaux de la Vendée Arctique ? 

L'Italien Giancarlo Pedote (Prysmian Group) a considérablement travaillé sur son IMOCA l’hiver dernier en modifiant l’étrave pour améliorer le passage dans la mer formée. Il a également renforcé la structure du bateau avant l’installation de nouveaux foils l’hiver prochain. Pedote connaît parfaitement son IMOCA après avoir terminé le dernier Vendée Globe en 8e position à son bord. Il y a quelques semaines, il a également décroché la 8e place de la Guyader Bermudes 1000 Race.

 

La Franco-Allemande Isabelle Joschke (MACSF) participe à la Vendée-Arctique après une belle 5e place sur la Bermudes 1000 Race. Pour rappel, elle avait dû abandonner le Vendée Globe à cause d'une avarie de quille après le cap Horn. Auparavant, elle avait fait ses preuves dans le grand sud, bien installée dans le top 10 avant de devoir jeter l’éponge. Elle avait démontré une belle capacité à pousser son bateau et à naviguer intelligemment.

Le Suisse Alan Roura, plus jeune skipper de l’histoire à avoir bouclé le Vendée Globe (à 23 ans en 2016-2017), a ensuite terminé à la 17e place en 2020-2021. Il est alors parti à la recherche de financements pour une troisième participation en 2024. Il était sur le point d’abandonner mais à la dernière minute, il a signé un partenariat avec la marque Hublot et racheté un magnifique bateau, l’ex Hugo Boss d’Alex Thomson, mis à l’eau en août 2019.

 

Kojiro Shiraishi (DMG MORI GLOBAL ONE), premier marin asiatique engagé sur le Vendée Globe (abandon en 2016-2017), a bouclé l’épreuve en 16e position en 2020-2021, à bord d’un foiler sistership du Charal de Jérémie Beyou. Auparavant, le skipper japonais avait décroché la 10e place de la Vendée Arctique, qui était la première course sur son nouveau bateau. Pour sa deuxième participation, Shiraishi veut réaliser une course solide et « propre ».  

Conrad Colman, qui a la double nationalité néo-zélandaise et américaine, est de retour. Surnommé "Crazy Kiwi", il met tout en œuvre pour prendre le départ du Vendée Globe 2024. Pour cela, il a racheté l’ancien bateau de Maxime Sorel qu’il a rebaptisé "Imagine". Comme d’autres marins, il cherche des sponsors pour booster sa campagne. Colman a bien démarré son programme, prouvant son potentiel avec une belle 10e place sur la Bermudes 1000 Race, sa première course en solitaire en IMOCA depuis le Vendée Globe 2016-2017. "Quelques sponsors m'ont aidé à constituer un acompte puis ont emprunté le reste pour acheter le bateau", expliquait-il avant le départ. "Le projet est déjà lancé. Le bateau peut être mis aux couleurs d’un nouveau sponsor en quelques jours. En attendant, je mets en péril ma situation financière. Je dois faire en sorte que ça marche. Sur la Vendée Arctique, ce sera difficile de terminer dans le Top 10 car la course est beaucoup plus longue et difficile que la Bermudes 1000 Race. Mais je pense que mon expérience sera une bonne aide."

La Britannique Pip Hare (Medallia) est déterminée à faire mieux que sur la Bermudes 1000 Race, où elle a terminé 17e à bord de son nouvel IMOCA (l’ex Banque Populaire d’Armel Le Cléac’h, vainqueur du Vendée Globe 2016-2017). Le parcours de la Vendée Arctique, difficile et marqué par de multiples transitions météo, convient mieux à son style de navigation. "J’ai tiré un trait sur la Bermudes 1000. Je ne pense pas que mes propres attentes étaient trop élevées. Mais peut-être que celles des autres me pesaient un peu. Je sais d’où je viens, j’ai encore peu d'expérience dans la course au large. Je travaille le plus possible pour me mettre au niveau de ce bateau. La réussite sur la Vendée Arctique ne sera pas déterminée par ma place au classement mais plutôt par la manière dont je navigue, les décisions que je prends et ma progression. Et surtout, je veux en profiter car c'est ce que j'aime faire." Pip Hare serait heureuse de finir dans la première moitié du classement. "Sur le papier, j’ai un bateau de milieu de flotte, il date de 2015 et a des petits foils. Et moi aussi, je me situe en milieu de flotte. J'aimerais être plus proche de Giancarlo Pedote, de Damien Seguin et d'Isabelle Joschke."

Enfin, le Belge Denis Van Weynbergh fait courir l'ancien Spirit of Hungary de Nandor Fa sous les couleurs des Laboratoires de Biarritz. Cet ancien chef d’entreprise dans le transport, âgé de 54 ans, est auparavant passé par le Mini 6.50 et le Class40. Implanté aux Sables-d’Olonne, il dispose d’un budget modeste et d’une petite équipe volontaire.