Les regards de Clarisse Crémer et Maxime Sorel sur la 2e Vendée Arctique

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Clarisse Crémer et Maxime Sorel ont participé à la première édition de la Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne en 2020. Cette année, ils ne sont pas au rendez-vous mais c’est pour la bonne cause : Clarisse attend un heureux événement et Maxime va prochainement mettre à l’eau un tout nouvel IMOCA. Les deux marins suivent tout de même avec attention la course et leur analyse est instructive.

Clarisse, Maxime, quels souvenirs gardez-vous de la première édition de la Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne, en 2020 ? Quelles étaient les principales difficultés ?

Clarisse Crémer : C’était ma première course en solitaire en IMOCA. J’avais pas mal d’appréhension mais j’en garde un super souvenir. On avait eu une météo un peu difficile au début avec le passage de deux fronts. C’est assez fou d’aller aussi nord, c’est engagé sportivement. Sur cette course, on a la sensation de se faire passer dessus par les dépressions et les anticyclones, on subit davantage les systèmes météo que sur une transatlantique. La météo est hyper changeante, c’est vraiment intense, engagé. Il faut réguler en permanence, ce qui n’est pas simple en IMOCA.

Maxime Sorel : En 2020, c’était une grosse libération, à la sortie du premier confinement. C’était génial de faire un parcours aussi technique, de partir aussi longtemps juste avant le Vendée Globe. En raison des conditions météo, nous n’avions pas fait le parcours dans son intégralité. Nous étions quand même allés assez haut et il avait fallu batailler en permanence, on avait traversé beaucoup de systèmes. Cette course a été un bon entraînement avant le grand sud.

« Le tour de l’Islande va être délicat, avec probablement un vent assez irrégulier en raison des reliefs »

Sur cette édition, la direction de course a validé le parcours faisant le tour de l’Islande, quel regard portez-vous à ce sujet ?

Clarisse Crémer : Les concurrents font une version plus engagée, c’est encore mieux. Ce qui me fascine en bateau, c’est d’explorer de nouvelles contrées. Le tour de l’Islande va être délicat, avec probablement un vent assez irrégulier en raison des reliefs. Ce ne sera pas une partie de plaisir pour les skippers mais cette expérience restera gravée dans leur mémoire. J’ai hâte de voir les images qu’ils vont envoyer.

Maxime Sorel : C’est génial ! C’est un vrai voyage d’aller faire le tour de l’Islande, du jamais vu. Ça va être éprouvant. Le début devrait être assez cool, ce qui est plutôt bien pour attaquer le tour de l’Islande. Ça va ouvrir le jeu, il y aura des coups à jouer avant de redescendre.

« On devrait voir en tête ceux qui ont été aux avant-postes sur les dernières courses : APIVIA, Charal, LinkedOut, Bureau Vallée »

Comment analysez-vous le plateau sportif de cette 2e édition ?

Maxime Sorel : Il y a vraiment toutes sortes d’IMOCA, même s’il n’y a pas de bateaux neufs. On devrait voir en tête ceux qui ont été aux avant-postes sur les dernières courses : APIVIA, Charal, LinkedOut, Bureau Vallée. Louis Burton commence à prendre ses marques sur son bateau. Il y a aussi Romain Attanasio, que l’on n’a pas encore vu en course sur son nouveau bateau, et Benjamin Dutreux à surveiller. Dans les bateaux à dérives, Nicolas Lunven a fait une course remarquable sur la Guyader Bermudes 1000 Race. Les concurrents vont devoir traverser une dorsale. Suivant les positionnements, ça passera plus ou moins bien, il peut tirer son épingle du jeu. Derrière c’est du portant, pas très fort, donc c’est possible de voir un bateau à dérives dans le Top 5 en arrivant en Islande.

Comment allez-vous suivre la course ? Ce n’est pas trop frustrant de ne pas être au départ ?

Clarisse Crémer : Oui c’est un peu frustrant mais c’est pour la bonne cause. Je vais suivre à fond, comme la Bermudes 1000 Race. Je vais regarder la cartographie plusieurs fois par jour, pour comprendre les choix stratégiques de chacun. Je ne regarde pas spécialement une personne en particulier, j’analyse chaque groupe. Après, j’aurai forcément un œil particulier sur Nicolas Lunven qui me remplace sur l’IMOCA Banque Populaire.

Maxime Sorel : Je vais suivre la course, même si les cinq premiers jours, je serai dans une zone sans réseau donc je ne pourrai rien voir mais ensuite oui, carrément. Je suis super jaloux de ne pas y être ! Mon bateau est actuellement en chantier. J’ai navigué un peu sur d’autres supports récemment, mais j’aurais bien fait cette Vendée Arctique pour préparer la suite du programme. Je pense que c’est vraiment une bonne manière de trouver les bons réglages sur le bateau, d’apprendre à le connaître, de faire corps avec la machine et en plus sur un parcours inédit.

Quand vous reverra-t-on sur le circuit IMOCA ?

Clarisse Crémer : On va prendre possession du bateau après la Route du Rhum (Clarisse va récupérer l’IMOCA APIVIA de Charlie Dalin).Je vais recommencer à naviguer en mars-avril 2023 et ma première course sera la Fastnet Race en août. 

Maxime Sorel : En ce moment ça fourmille de partout car la mise à l’eau de mon nouvel IMOCA est prévue dans quinze jours. Derrière, on va entamer le programme d’entraînement avant la Route du Rhum. La prochaine course sera le Défi Azimut. Dès la mise à l’eau du bateau, je ferai toutes les épreuves du circuit IMOCA. Je démarrerai juste la saison un peu plus tard en 2023 car j’ai un projet en montagne, je vais aller gravir l'Everest en avril-mai. La saison 2023 débutera donc en juin pour moi.