Manuel Cousin (Groupe SÉTIN), un abandon de raison

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Le skipper Manuel Cousin a annoncé son abandon ce vendredi 17 juin à 13h45, quelques heures après avoir incurvé sa trajectoire vers le sud-est, en direction des côtes de l’Irlande. « C’est un choix de raison, et je dois l’assumer », résume le finisher du Vendée Globe 2020.

Face à l’imposante dépression qui fait souffler des vents à plus de 60 nœuds sur une partie de la flotte de la Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne, Manu Cousin a renoncé à exposer plus longtemps son IMOCA. La décision s’est opérée en deux temps. Dans la soirée de vendredi, le Vendéen d’adoption a commencé par opter pour une route prudente, vers le sud-est, afin de s’éloigner du centre dépressionnaire. La neutralisation de la course avait été annoncée par la direction de course, et le skipper solitaire, résolu à chercher la meilleure solution, a fait tourner de nouveaux routages. Sa situation s’est révélée particulièrement complexe : « J’ai fait des routages toute la nuit et il est apparu que, si je refaisais cap vers la porte de l’Islande, comme la dépression est très grosse, je serais remonté au près et serais arrivé très en retard. Je suis peiné de faire demi-tour, c’est mon premier abandon depuis mon arrivée en IMOCA depuis 2017, mais je ne voulais pas faire prendre de risques à mon bateau ».

Ce vendredi, la situation météo semblait en effet musclée dans le sud de l’Islande, comme le raconte le skipper de Groupe Sétin : « On a été plusieurs à se poser la question de savoir s’il fallait aller dans cette grosse dépression. Les copains qui y sont essuient des vents à plus de 60 nœuds. Quant à moi, même en m’éloignant par le sud, j’endure des vents de 47 nœuds, c’est très chaud. Il pourrait s’en passer, des choses, au centre de la dépression… ».

Les messages qu’il a reçus des autres concurrents qu’il a tenus au courant de son choix ont rassuré Manuel Cousin : « J’ai reçu des messages de réconfort de leur part, et ça fait du bien. J’assume mon choix, même si j’ai plein de regrets. Je suis bien entouré, et c’est une chance : je vais en avoir besoin ». À trois jours et demi de mer des Sables d’Olonne, il sera de retour entre la fin d’après-midi de lundi et la matinée de mardi prochain.