Vendée Arctique : dure comme la glace

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Intense, exigeante, à contre-courant des schémas habituels de la course au large, la Vendée Arctique dessine une trajectoire qui contraindra les skippers à croiser les systèmes météo, à défaut de jouer avec. Revue d’impressions à trois jours du départ.

Fabrice Amedeo (Nexans – Art & Fenêtres) : « En général, sur les transats, on va vers les systèmes météo, ou alors on les traverse, selon le sens de notre route. Là, comme on fait une route sud-nord, ce sont les systèmes qui vont traverser notre route. Ça promet une course très engagée, très variée : on peut avoir un anticyclone le matin et, le soir, une dépression, avant un nouvel épisode anticyclonique ».

Thomas Ruyant (LinkedOut) : « Ce sera un vrai match sur un parcours intense, technique, stratégique, physique. À l’arrivée, nous serons cuits, on en a eu un aperçu il y a deux ans. On va passer le cercle polaire arctique avec cette concurrente qui est rude, avec des mecs qui comme moi ne lâcheront rien. Ce sera une belle bataille navale à tous les niveaux. Potentiellement, on pourrait arriver plus fatigués qu’après un Vendée Globe ».

Charlie Dalin (Apivia) : « C’est une course difficile à mi-saison, potentiellement plus dure que la Route du Rhum. C’est bien que ces courses soient difficiles. On est sur un format peut-être comme la Route du Rhum, voire plus. Il faudra penser à récupérer, mais priorité au bateau. S’il faut changer de voile, je le ferai. J’aurai à m’adapter au rythme de navigation. C’est ce qu’il faudra faire pour gagner ».

Louis Burton (Bureau Vallée) : « C’est un parcours très audacieux qui nous envoie dans des contrées qu’on ne croise pas habituellement. Cela va demander de la prudence, beaucoup d’analyse météo et de l’endurance. Il va falloir préserver la machine dans le tour de l’Islande. La proximité des côtes et de grandes DST (délimitation de séparation du trafic) vont générer un stress de tous les instants. On est équipé pour ce genre de choses, mais on ne dort pas beaucoup dans ces phases-là ».

Damien Seguin (Groupe APICIL) : « C’est la course la plus difficile de la saison. On va être confronté à des passages plus ou moins compliqués, avec une forte densité de systèmes météo du début à la fin, contrairement à une transat. Je trouve ça génial de pouvoir visiter des coins comme l’Islande et les mers du sud. En moins de deux ans, on aura passé les deux cercles polaires ».

Arnaud Boissières (LA MIE CÂLINE) : « J’ai plusieurs fois fait le tour des îles britanniques, ce qui nous pousse jusqu’aux îles Féroé, déjà très au nord, mais on pousse encore plus loin : on va à des latitudes plus polaires que sur le Vendée Globe. Comment faire avec les icebergs, les baleines, qui sont dans les parages ? Entre l’Irlande et l’Islande, on peut se faire secouer une, voire deux fois. Et là-haut, ça secoue sérieusement. C’est intéressant de se pencher sur la Vendée Arctique en se disant que chaque tronçon de cette course pourra m’aider pour le prochain Vendée Globe ».